Les dessins reproduits ici ont été publiés par Var-matin; ils font partie de ceux qui ont été reçus lors du concours lancé par Ramatuelle, intitulé "sous les hélicos la plage"
Vous l’avez sans doute constaté dans la presse locale, l’été et l’automne 2021 ont vu se poursuivre la lutte des associations contre le développement abusif des vols d’hélicoptères dans le Golfe de Saint-Tropez. Et enfin, enfin, après toutes ces années, il semble bien qu’elles commencent à être entendues.
La Vallée de la Mole (nous ne vous apprenons rien!) a déjà l’honneur et la joie d’accueillir l’aéroport de La Mole-Saint-Tropez, ce qui l’oblige, outre les avions, à recevoir énormément d’hélicoptères.
Nous sommes sans doute les plus survolés de toute la Communauté de Communes !...
La position de l'ASAV, en se joignant aux associations de la Presqu’île, pouvait tout de même paraître assez délicate : en effet, en aidant ces associations à combattre l’invasion des hélicoptères sur leur territoire, on pourrait craindre de voir les vols refusés ailleurs se reporter vers l’aérodrome, donc survoler eux aussi la vallée.
Pourtant les études qui ont été faites sur le sujet montrent que, dans leur grande majorité, les passagers des hélicoptères à destination de Gassin, Ramatuelle ou Saint-Tropez n’ont pas envie de se poser à La Mole, ce qui les obligerait à rallonger considérablement leur temps de trajet, par voie routière, dans les embouteillages redoutables de la saison estivale.
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Le but poursuivi par le collectif dans son ensemble est de restreindre le nombre total des trajets par hélicoptère, et de mieux étudier l’implantation d’hélisurfaces autorisées près du bord de mer, voire de reprendre l’idée des barges en mer, deux solutions destinées à amener le plus grand nombre des visiteurs fortunés d’été au plus près de leur destination (essentiellement les plages, les hôtels et restaurants côtiers) et de limiter les survols terrestres.
Depuis plusieurs années, outre l’aérodrome, la Vallée de la Mole s’est vue dotée elle aussi d’une hélisurface, à la sortie ouest de Cogolin, au lieu-dit « La Mort du Luc »- c’est d’ailleurs l’une des plus « sur-fréquentées » (200 mouvements autorisés par an, mais plus de 732 mouvements officiellement comptabilisés par la DGAC sur la seule période du 1er juillet au 15 août 2021 !...)
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Pour toutes ces raisons l’ASAV a donc décidé de faire front commun dans ce combat avec l’ensemble des associations de défense des riverains et les communes les plus soumises aux nuisances des hélicoptères, comme Ramatuelle. Bien qu’elle ne soit pas souvent citée dans les articles de journaux traitant de la question, notre association a participé activement à nombre de réunions de travail sur la question des hélicoptères, à la rédaction de mémoires et appels divers destinés à la préfecture, aux ministères et à la DGAC. Nos intérêts sont dûment représentés lors de rencontres avec ces autorités.
Les avancées du collectif des associations ont été nombreuses ces derniers mois:
- fermeture par la préfecture en septembre de 9 hélisurfaces sur 11 (dont celle de la Mort du Luc à Cogolin), qui avaient très largement dépassé le nombre de vols autorisés (200 par an – mais 740 en 1 mois 1/2 à la Mort du Luc, + de 1 500 annuels également pour plusieurs autres) – la DGAC étant enfin en mesure de comptabiliser les mouvements ...
- le Tribunal Administratif de Toulon a annulé en référé l’arrêté de juin 2021 du préfet du Var et tous les arrêtés précédents autorisant l’ouverture de nouvelles hélisurfaces, prérogative du ministère, le préfet n’étant autorisé qu’à en supprimer éventuellement.
- Fin octobre, le Tribunal administratif de Toulon a de nouveau donné raison aux associations contre le préfet qui a « contourné la loi » : non seulement il n'aurait pas dû permettre l'ouverture de toutes ces hélisurfaces, mais lorsqu’une d'elles atteignait son quota, le préfet la rouvrait avec un nouvel arrêté, ou la déplaçait quelque peu en lui donnant un nouveau nom… Le tribunal a complété sa sentence en condamnant l’État à verser des compensations « pour préjudice moral » à 2 des associations les plus impliquées, et à les indemniser des frais de justice engagés.
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Pour battre le fer à plus haut niveau, tout récemment, un volumineux dossier a été déposé par le collectif auprès des ministères des transports et de l’environnement pour dénoncer la situation dans le Golfe (incluant la vallée de La Mole), demandant de repenser la question en tenant compte avant tout des habitants et de l’environnement, et non seulement des intérêts des compagnies d’hélicoptères et de leurs clients.
Le 30 novembre, une délégation du collectif a rendez-vous à Paris avec la direction de la DGAC pour soutenir la même cause, à l’échelon local et aussi national.
Certes, la suite prendra encore du temps, et à l’heure actuelle rien ne prouve que 2022 verra dans les faits une réelle amélioration (certains prévoient même une belle pagaïe!), mais cette fois on dirait qu'on aperçoit enfin une lueur au bout du tunnel...
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Le maire de Ramatuelle, qui, soutenu par le collectif, avait été l’un des premiers à demander l’annulation des arrêtés préfectoraux sur sa commune, a décidé de faire connaître et d’illustrer avec humour la situation en lançant un concours auprès de dessinateurs de presse sur le thème « sous les hélicos la plage », qui a reçu en 1 mois plus de 140 dessins humoristiques venus de 46 pays (Europe, mais aussi Israël, Chine, USA, et jusqu’en Amérique du sud …)
L’ASAV était invitée avec les autres associations, fin octobre, à la sympathique remise des prix à Ramatuelle.