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2 février 2024 5 02 /02 /février /2024 13:07

Pour information, nous reproduisons ci-dessous l'article paru dans Var-matin le 30 janvier 2024

♣♣♣

Écopôle à La Mole: mis en service, le site de valorisation des déchets verts peut produire jusqu'à 10.000 tonnes de compost par an


 

Projet structurant de la communauté de communes, le nouvel Écopôle a été mis en service à La Mole. Plus écologique, le site peut produire plusieurs milliers de tonnes de composts par an.

Jérémy Pastor Publié le 30/01/2024 à 14:45
Théoriquement, le site est capable de transformer 15 à 20.000 tonnes de déchets verts en 10.000 tonnes de compost par an. Photo Philippe Arnassan

Théoriquement, le site est capable de transformer 15 à 20.000 tonnes de déchets verts en 10.000 tonnes de compost par an. Photo Philippe Arnassan

"Avant, il fallait attendre six à dix mois pour obtenir un produit fini et il fallait le remuer encore et encore; désormais, c’est trente jours de fermentation sans rien toucher", résume ainsi Simon Beaujon, responsable de l’Écopôle installé à La Mole.

Avec un investissement de neuf millions d’euros depuis 2019, la structure est enfin ouverte. "Nous finissons la mise en service industrielle du site, c’est-à-dire que nous testons l’infrastructure dans une configuration normale pour savoir si tout fonctionne comme prévu", poursuit-il. "Celle-ci est faite pour réceptionner 15.000 à 20.000 tonnes de déchets verts, lesquels seront valorisés en 10.000 tonnes de composts."

Technologies de pointe

Une opération rendue possible par des technologies de pointe. Les déchets sont déposés par les particuliers et professionnels, directement sur le site ou bien via le réseau de déchetteries du golfe de Saint-Tropez. "Le traitement de ces déchets suit plusieurs étapes. D’abord, il y a le broyage. Avant de les faire fermenter, nous vérifions qu’il n’y a pas d’indésirable comme du plastique, des pierres ou de la ferraille". Pour cela, les équipes du site disposent d’un aimant pour capter la ferraille, d’un souffleur pour éliminer le plastique et d’un tamis pour trier les pierres.

"Nous saturons le tout en eau, puisée du bassin de récupération des eaux de pluie du site. Elles sont traitées par un lit de roseaux dans deux bassins répartis sur une surface de 1.500 m²", énumère-t-il. "Puis nous l’entreposons et laissons la fermentation se faire", détaille Simon Beaumont. "Un processus long de 30 jours, contre plus d’un semestre habituellement."

Une rapidité due à l’installation. Les cinq box, d’une surface totale de 1.800 m² sont recouverts d’une serre dont le toit capte l’air. Celui-ci est injecté dans le compost par la dalle en béton sur lequel il est entreposé. "Il y a plusieurs tubes en PVC parsemés de 2.000 buses chacun injectant l’air dans le compost. Pour que la fermentation se fasse, il faut de la température et beaucoup d’oxygène. C’est ainsi que les bactéries vont pouvoir travailler et apporter la valeur calorifique au compost", détaille le technicien.

Ce compost est désormais produit en 30 jours contre un semestre par le passé. Le tout grâce à un système d’apport d’air novateur au compost lors de la fermentation. Photo Philippe Arnassan.

Ce compost est désormais produit en 30 jours contre un semestre par le passé. Le tout grâce à un système d’apport d’air novateur au compost lors de la fermentation. Photo Philippe Arnassan.

Une question de températures

Et pour surveiller la fermentation, les agents disposent d’un système technologique de pointe. "Nous insérons des sondes dans le compost pour mesurer la température et l’oxygène, l’apport en air est alors adapté en permanence, jour et nuit par les ordinateurs." Car pour que le compost fermente correctement, il faut une température oscillant entre 60 et 80°C.

"Des analyses sont effectuées régulièrement pour assurer que le compost respecte le cahier des charges tant d’un point de vue agronomique - c'est-à-dire que celui-ci remplisse son rôle pour nourrir les sols - qu’environnemental, à savoir qu’il ne cause pas de pollution », enchaîne-t-il. « Le produit est alors à nouveau tamisé pour être ensuite placé en vrac à disposition des particuliers et professionnels du Golfe". Ce matin-là, une entreprise paysagiste est venue remplir la benne de son poids lourd.

La conception de ce compost est plus complexe qu’il n’y paraît. "Nous rendons un produit très fin en termes de texture. 20% à 30% de notre production ne répond pas à ce critère, nous devons alors la retravailler en la réincorporant à d’autres déchets verts pour un nouveau cycle de fermentation", explique Simon Beaujon. "Au final, c’est comme une cuisine, il faut adapter la recette au résultat".

Le rôle de l’Écopôle ne se limite pas uniquement au retraitement des déchets verts. Il revalorise les palettes de bois. "Lorsque nous les récupérons, nous les broyons pour en faire du combustible de biomasse", rapporte-t-il. "Ces derniers sont ensuite envoyés dans une usine de Brignoles, laquelle produit de l’électricité à partir de ces combustibles." 1.500 à 2.000 tonnes produites par an.

Un processus mis à profit localement

Un processus que la communauté de communes souhaite mettre à profit localement, notamment dans le cadre du projet de réseau de chaleur alimentant à terme le lycée du Golfe de Saint-Tropez, le Pôle de Santé de Gassin et la future gendarmerie. Un projet dans les rampes, dont les perspectives restent encore floues.

L’Écopôle peut aussi jouer un rôle en matière de biodéchets (les épluchures de légumes et restes alimentaires de nos repas). Depuis le 1er janvier, la collectivité doit proposer une option de tri à ses habitants et de facto gérer la revalorisation de ces déchets. "Pour le moment, nous ne le faisons pas, mais le cas échéant, les biodéchets seraient alors incorporés aux végétaux et suivraient ainsi le même processus", prévient le directeur du site à ce sujet.

"Particulier et professionnels peuvent d’ores et déjà venir se fournir en compost", conclut Simon Beaujon. "Il faut ramener son contenant pour le transporter." Le tout à un prix de 10 à 15 euros la tonne.

Photo Philippe Arnassan.

Photo Philippe Arnassan.

Plus vertueux pour l’environnement

Moins de manutention, donc moins de gazole avec les tractopelles. Les machines sont désormais électriques et non plus au gazole. Des panneaux solaires, 64 m2 sont en fonction sur le toit pour couvrir une partie de la consommation du bâtiment.

En matière de lutte contre les incendies, cette installation est plus vertueuse. "En saturant le produit en eau avant la fermentation, nous réduisons drastiquement le risque incendie", souligne Simon Beaujeon, responsable de l’Écopôle. "Par ailleurs, les sondes que nous plantons dans le compost pour surveiller la fermentation, nous permettent également d’anticiper tout éventuel départ de feu." Un risque réduit à 99%, selon lui.

Des panneaux solaires ont été installés sur les locaux de gestion de la structure, placé à l’entrée du site. "Il y a 64 m² de panneaux dont la production sera consommée par le site", résume-t-il. À leurs côtés, une terrasse ayant vue sur le site. "Nous y installerons des affiches pédagogiques, lesquelles serviront lors des visites du site par les habitants et scolaires du territoire." Tout un programme.

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