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« Coup d’arrêt au trafic des hélicoptères sur le Golfe de Saint-Tropez », « Les autorités serrent la vis »... Les titres des médias ont repris en chœur la « bonne nouvelle », suite à l’arrêté préfectoral du 10 août 2023…
Hélas, il s’agit là d’une véritable « duperie », comme le dénonce par ailleurs le collectif des associations de riverains du Golfe de Saint-Tropez.
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Un tour de "passe-passe"
Car l’arrêté d’août 2023, qui reprend à quelques nuances près celui de juin 2022, n’entraîne absolument aucune diminution du nombre total d’hélicoptères dans le Golfe de Saint-Tropez : s’il y a effectivement moins de mouvements sur certaines plateformes de la Presqu’île, c’est parce que ceux-ci sont reportés ailleurs, tout simplement ! Un tour de passe-passe qui abuse beaucoup de monde… sauf sur le terrain.
La Vallée de la Mole et ses abords lourdement impactés
Ainsi nous, habitants et voisins de la vallée de la Mole, sommes les grands perdants de ce dispositif, puisque, dans la réalité, une bonne partie du trafic interdit ailleurs se reporte vers l’aérodrome de La Mole.C’est l’un des effets pervers des arrêtés de 2022 et 2023, que dénonce notre association.
Ces arrêtés méprisent ouvertement tous ceux, habitants et touristes, qui ont choisi de s’éloigner de la côte en espérant profiter d’un peu plus de calme et de sérénité dans cette vallée exceptionnelle, et qui déploraient déjà depuis des années les nuisances des avions et des hélicoptères fréquentant l’aérodrome.
Depuis les Marines de Cogolin, le quartier Font-Mourier à Gassin, le sud-ouest de Cogolin, et dans toute la vallée jusqu’au village de La Mole, ce sont des centaines de personnes et un environnement fragile, riche en biodiversité, qui se trouvent encore davantage impactés par ces vols supplémentaires d’hélicoptères, leur pollution et leur vacarme.
A certaines heures, ils arrivent en séries entre les avions, notamment pendant la « pause méridienne » : en effet, entre 13 et 16 heures, le trafic est interdit sur les plateformes de la Presqu’île de Saint-Tropez pour permettre aux résidents et aux touristes de profiter de quelques heures de calme… un privilège qui nous est refusé !
Les chiffres de 2023 ne sont pas encore connus, mais en 2022, il y a eu sur l’aérodrome 30 % de vols supplémentaires d‘hélicoptères par rapport à l’année de référence 2019 avant la pandémie, si bien que le nombre maximum de mouvements commerciaux autorisés dans l’année, soit 10 000, a été largement atteint et même dépassé.
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Nous estimons avoir les mêmes droits que les autres habitants du Golfe, et demandons que l’arrêté 2023 soit repensé et modifié, de façon à ne pas aggraver encore les nuisances pour les hommes et l’environnement au voisinage de la vallée de la Mole par le report des vols d’hélicoptères vers l’aérodrome.
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Quels remèdes envisager ?
L’une des solutions imaginées par les autorités et la Communauté de Communes serait la création de nouvelles hélistations plus proches de la côte. Mais où positionner de tels projets sans créer des nuisances supplémentaires ?
La meilleure décision, mais évidemment la plus difficile à prendre, ne serait-elle pas la limitation drastique (et réelle) du nombre de vols autorisés sur tout le Golfe (et ailleurs), en incitant la clientèle fortunée à prendre d’autres habitudes, peut-être moins confortables, mais plus responsables ?
On nous demande à tous de faire des efforts dans ce sens.
Pourquoi certains pourraient-ils s’en affranchir allègrement en toute bonne conscience ?
Les transports aériens ne participent que trop aux pollutions, à l’aggravation du bilan carbone, et au risque de changement climatique.
La santé à court et long terme de l’humanité, et celle de la planète, devraient primer sur les intérêts financiers immédiats et le confort de quelques-uns.
Saint-Tropez, futur modèle à suivre ?
Étant donné sa notoriété mondiale, la région de Saint-Tropez pourrait, au contraire, proposer un exemple de résolutions plus vertueuses en matière d’environnement.
Ce qui donnerait un coup de jeune à son image un peu ringarde et très réductrice de simple lieu de rassemblement estival des « people ».
Mais évidemment, un tel changement demande de la part des pouvoirs publics une réflexion différente sur l’économie et le tourisme, du courage et de la volonté, peut-être quelques reconversions, et un gros travail de persuasion…
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